Quantcast
Channel: San-Antonio, demandez les nouvelles !
Viewing all 2077 articles
Browse latest View live

Twitter du 25.03.2019

$
0
0
  1. « je cherche des romans policiers dont les aventures se dérouleraient pendant la 1ère ou 2ème guerre mondiale en France»« Certains premiers San-Antonio. »

     

  2. « je cherche des romans policiers dont les aventures se dérouleraient pendant la 1ère ou 2ème guerre mondiale en France »«"Les souris ont la peau tendre" de San-Antonio qui se passe pendant l'Occupation. »

     

  3. Signé San-Antonio dans Les Con 1973 « L'échec c'est la réussite du con »

     

  4. « Pour les expressions et le beau langage ma référence à moi c'est Frédéric Dard et Michel Audiard »

     

  5. Signé San-Antonio dans L'année de la moule 1982 « Cela dit, je ne souhaite pas la mort des cons : j'aime trop mes semblables ! »

     ,


Twitter du 26.03.2019

$
0
0
  1. Livre d'art Boucq / San-Antonio 2018

     

  2. « Si tu cherches un bon roman , que tu as aimé San-Antonio dans ta jeunesse,»

     

  3. La première fois dans San-Antonio Bravo, docteur Béru 1968 « une qui n’a pas voix au chat-pitre. »

     

  4. Les pensées de San-Antonio 1996, et également « le cercle c’était pas autre chose qu’un carré qu'on aurait arrondi » ou « Le chemin le plus court d’un point A à un point B, c’est la ligne droite. Le chemin le plus court d’un point A à ce même point A, c’est le cercle. »

     

  5. « J ai même visité l endroit où est né monsieur Dard il est néà saint-chef » On m'aurait menti ?

     

  6. « je pense pas que ça revienne. Les jeunes ne lisent pas San-Antonio » (à propos d'un article sur le langage pré-ado)

     ,

  7. Signé San-Antonio Le fil à couper le beurre 1955 à propos d'une femme «on se regarderait à l'infini... Sans parler, surtout ça... Les mots, c'est trop dangereux. Ça vous part dans la gueule au moment où on ne s'y attend pas... Et ça fait mal... Ça laisse des traces! »

     

  8. Signé San-Antonio dans Les Con 1973 « Il arrive à un con d'avancer, mais toujours à reculons. »

     

Fred Hidalgo - Blog sicavouschante - Réglez-lui son compte !

$
0
0

http://sicavouschante.over-blog.com/2019/03/san-antonio-sans-alter-ego.html

70 ans d’une verve toute d’ardeur


En 1949, vingt ans après Marcel Amont, soixante-dix ans de carrière et toujours aussi fringant sur scène (peut-être parce qu’il fait partie du club, fondé par Edmond Rostand, des natifs du 1er avril), vingt ans après Brel, Nougaro, Tintin ou La Première Enquête de Maigret, naissait à peu près en même temps que le coupable de ces lignes (également natif du 1er avril…) un dénommé San-Antonio, expulsé du cerveau rabelaisien de Frédéric Dard.

Lyon, 1949. L’éditeur Clément Jacquier publie Réglez-lui son compte, sous-titré« Les Révélations de San Antonio » (sans trait d’union, il attendra 1958 pour se rendre indispensable) : deux longues nouvelles inaugurales – les deux premiers épisodes de la future série – où, derrière l’intrigue simple, « on lit déjà la truculence de la langue, l’humour et avant toute chose l’exigence novatrice, car Frédéric Dard fait des mots un terrain de jeu en perpétuel mouvement, ne détestant rien de plus qu’imaginer une langue qu’on s’appliquerait à couvrir de bandelettes, momifiée, étouffée sous les conventions et l’ennui ». Chez San-Antonio en effet, l’intrigue (au contraire des romans signés Frédéric Dard, qu’il publie depuis l’âge de 20 ans – cf. Monsieur Joos, prix Lugdunum 1941) n’est qu’un véhicule pour ses mots, son style, sa verve débordante, pour ses digressions aussi qui font tout le sel d’un « San-A. » et le bonheur de ses lecteurs.

Cinquante ans plus tard, en 1999, c’était une œuvre monumentale qui nous contemplait du haut d’une pyramide de 174 titres et neuf « hors collection » (L’Histoire de France vue par San-Antonio, Le Standinge, etc.). Sans compter des dizaines de pièces de théâtre et de scénarios de films, une opérette avec Charles Aznavour (Monsieur Carnaval) ; ni bien sûr la « petite » centaine d’ouvrages labellisés Dard (ou d’un des divers pseudos de ses débuts, comme Frédéric Charles, formé par ses deux premiers prénoms, le troisième étant… Antoine), puis uniquement San-Antonio à partir de Y a-t-il un Français dans la salle ? (1979) – l’auteur de Bourgoin-Jallieu se confondant dès lors une fois pour toutes avec sa créature… « À mes débuts, rappelait-il, j’écrivais comme Montaigne et ça cassait les couilles à tout le monde, à commencer par moi ; alors je me suis tourné vers Rabelais et ça s’est mis à fonctionner. »

 

Qui l’eût cru ? En 1999, on dénombrait (à quelque chose près !) deux cent cinquante millions d’exemplaires édités au Fleuve Noir de son vivant, alors qu’en 1949 à Lyon, Réglez-lui son compte atteignait à peine cinq cents exemplaires vendus sur les mille publiés par les éditions Jacquier… C’est là que le destin intervint. Les invendus se retrouvèrent chez un soldeur parisien du passage du Caire nommé Pinaud (ça ne s’invente pas !), où un agent littéraire les dénicha par hasard et, séduit par sa trouvaille, présenta Frédéric Dard aux éditions du Fleuve Noir nouvellement créées.

« Le destin c’est l’ironie de la vie, reconnaîtra l’intéressé. L’existence est une étoffe tissée de menus hasards, de rencontres fortuites, d’incidents à peine discernables qui s’emboîtent. Quand tu as étalé le tout, tu constates que ça forme un destin. Rien n’a été inutile. Tout avait sa place. Tout devait être conservé pour l’exécution du motif global... »

Hasard encore, en même temps ou presque que San-Antonio, venait au monde un futur « échanson de la chanson » ; lequel, cinquante ans plus tard, à l’occasion du 172e et antépénultième roman de la saga – un « super San-Antonio » frappé en quatrième de couverture du logo « 1949-1999, 50e anniversaire »–, allait être proclamé« Grand Connétable de la San-Antoniaiserie » ! Avec ces précisions subsidiaires et immédiatement subséquentes : « titre dont il pourra se parer sa vie durant et faire figurer sur ses pièces d’identité » !

 

Que croyez-vous que j’aie fait ? Puisqu’il s’agit bien de votre serviteur… J’ai essayé, on peut, affirmait en 1973 un autre San-A.... Alors oui, forcément, j’ai essayé ! Eh ben non, j’ai le regret de vous dire qu’on peut pas ! Impossible de me parer de ce titre sur mon passeport ou ma carte d’identité... Pourtant, ça aurait eu de la gueule dans mon portefeuille, « Grand Connétable de la San-Antoniaiserie », à côté de ma carte de membre n° 2 des « Amis de San-Antonio » (Frédéric Dard étant par définition le premier et meilleur ami de San-A.) ! Ben non. Interdit, forbidden ! On rigole pas avec l’état civil… Arrrrgh ! Rogntudju, scrogneugneu et nom d’une pipe en bois !

De quoi vouer aux gémonies l’administration et ses coincés du bulbe, si peu rigolos, inspecteurs des impôts textuels, traqueurs du rêve, du rire et des câlins, irréductibles rétifs au cunnilingus lingual... euh, verbal !Mais raison de plus, en revanche, pour afficher urbi et orbi, sans gêne et sans crainte, cette proclamation irrécusable et irréversible du grand Maître (-étalon) de la San-Antoniaiserie, qui écrivait en sus, ni plusse ni moinsse, dans Ceci est bien une pipe : « Je connaissais la chanson, paroles et musique, comme dirait mon cher Fred Hidalgo, le plus féal de mes féaux. »

 

Super clin d’œil, non ? Et super éloquent, venant de quelqu’un qui se présentait ainsi, cinquante ans plus tôt, dans les toutes premières lignes de la future saga san-antonienne : « Si un jour votre grand-mère vous demande le nom du type le plus malin de la Terre, dites-lui sans hésiter une paire de minutes que le gars en question s’appelle San-Antonio... » Gratitude éternelle (enfin, façon de parler, puisque « notre date de naissance et notre date de décès sont en train de joindre les deux bouts ») au gars en question qui, une autre fois – c’est qu’il avait de la suite dans les idées, le bougre –, allait me qualifier derechef de « plus sympa de tous les San-Antonistes » (oui, il aimait à varier le qualificatif de ses féaux) !

Arrêt momentané sur image. Un rappel à la manière de San-Antonio, qui prenait toujours le temps, dans le cours du récit, d’en récapituler les principaux événements à ses lecteurs complices ; lesquels ne s’en laissaient pas conter pour autant, sachant bien que l’essentiel se situait en réalité en marge de l’histoire…

• 1949, Réglez-lui son compte : première édition à Lyon, tirée à moins de mille exemplaires, du premier volume comprenant deux épisodes des « Révélations de San-Antonio, adaptées et post-synchronisées par Frédéric Dard » (mention figurant en page intérieure de titre).

• 1952, première réédition dans la collection policière La Loupe du même éditeur, Jacquier, en deux ouvrages distincts (Réglez-lui son compte et Une tonne de cadavres), mais sous le pseudonyme « Kill Him » (!), Frédéric Dard ayant signé entre-temps un bail au long cours avec le patron des Éditions du Fleuve Noir, Armand de Caro. Début d’une complicité et d’une fidélité sans faille entre l’éditeur et son futur auteur fétiche : à la fin de l’année 1950, sortait Laissez tomber la fille, le premier San-A. publié au Fleuve…

• 1999, Ceci est bien une pipe : « roman notoire » illustré en couverture par Claude Serre et dédié bien sûr « à la mémoire de René Magritte, l’un des génies de ce siècle ». Avec cette confidence en exergue qu’on devrait donner à méditer à bien du monde, en cette époque si peu épique et surtout si peu altruiste, qui manque de bienveillance et crève d’égoïsme, de bêtise (« Le signe de notre époque, c’est que les vieux cons sont de plus en plus jeunes »), de mémoire courte et de courte vue : « Ayant rapidement compris que demander était vain, je me suis mis à donner. Et, depuis, tout baigne. »

• 2019, enfin, et ça n’est pas un poisson d’avril : réédition dans son format initial (13x20cm) de Réglez-lui son compte, avec une couverture dessinée par Joann Sfar, et en bonus la nouvelle Bien chaud, bien parisien jamais rééditée depuis 1952 (pour des raisons de pagination, elle fut incluse dans Une tonne de cadavres dont elle constitue en fait le dernier chapitre) ; préface de Thierry Gautier, rédacteur en chef du Monde de San-Antonio.

Et aujourd’hui, soixante-dix ans après la naissance de San-Antonio, que reste-t-il de « la plus étonnante épopée littéraire depuis l’après-guerre » et de celui dont un célèbre psychiatre déclara qu’il était « la santé de la France » ? Hors le souvenir indélébile de l’être humain, évidemment, pour qui a eu la chance immense de le connaître, et celui des dizaines, des centaines d’heures de lecture à rire de ses « hénaurmités », à se nourrir de son appétit de la vie et donc de l’amour (« J’aime le sort du con, le soir au fond des draps… ») et à cogiter du sens de celle-ci face à la folie des hommes. Outre des rééditions permanentes depuis bientôt vingt ans qu’il s’est fait la malle, signe évident d’un manque persistant d’auteurs à sa hauteur sachant parler comme personne à ses lecteurs, il reste (notamment) un excitant Objet-Dard à son image, je veux dire à la taille monumentale !

Situé dans le parc de la médiathèque de sa ville natale, Bourgoin-Jallieu, ce n’est pas une pyramide, non, ni un obélisque, mais une stèle de deux mètres de haut sur près de six mètres de long en granit vert d’Afrique du Sud. Réalisée par le plasticien Bertrand Lavier, on y retrouve gravés (en rose, histoire de relativiser – ou de préciser – la chose) les titres des 174 San-Antonio de la saga (avec Bérurier, Pinaud, Berthe, Alfred, Marie-Marie, le Vieux, Jérémie Blanc, Mathias le Rouquemoute… et Félicie, bien sûr, la maman si chère et chérie du chéri de ces dames) parus en l’espace d’un demi-siècle.

 

174 titres précisément et non 175 comme on le dit souvent en comptant Céréales killer (2001), présentéà tort comme un ouvrage posthume, mais écrit en réalité par Patrice Dard, le digne rejeton de son Dabe. À défaut de pouvoir prolonger la vie de celui qui se demandait si la mort valait vraiment le coup d’être vécue, Patrice s’appliquera en effet à poursuivre la saga de son géniteur – avec bonheur – durant quinze ans, sous l’intitulé« Les nouvelles aventures de San-Antonio ». Elles paraîtront chez Fayard entre 2002 et 2016, jusqu’au Sentier de naguère où San-Antonio bouclera la boucle de son histoire personnelle en renouant avec ses origines. Vingt-huit titres au total, dont un « San-Antonissimu » explosif dans l’intervalle, Ça se Corse !, où San-Antonio, désireux de mener incognito une enquête dans l’Île de Beauté, choisira comme « couverture » la profession de « chroniqueur musical à Chorus », venu préparer sur place « un article sur le chant polyphonique » !

Après la référence àParoles et Musique par Frédéric, celle de Patrice àChorus (dont le commissaire se félicitait dans un autre roman de posséder la collection complète à côté de la Pléiade, attention les yeux !) était une jolie façon de refermer la boucle dardo-hidalgo-san-antonienne ouverte un jour de 1965 avec la visite à domicile du futur auteur de Baisse la pression, tu me les gonfles ! (1988) ; suivie bientôt de la création du Club San-Antonio… dont Frédéric serait le président d’honneur et Patrice un membre fort actif !

Mais « le passé est un œuf sans germe : tout ce qu’on peut en tirer, c’est une omelette ! […], la vie, c’est au présent, rien qu’au présent. Il ne faut pas être désespéré, et encore moins optimiste », assurait celui qui se fichait de la postérité comme de sa première communion. Surtout, déplorait-il avec humour, qu’« il faut mourir pour mesurer pleinement son degré de popularité », avant d’ajouter plus sérieusement : « Les écrits s’en vont, les morts restent. »Et pourtant, la saga et sa smala, hein ! Une planète à part, unique et solitaire dans la galaxie littéraire contemporaine, œuvre d’un démiurge nommé Frédéric Dard, bourreau de travail et génie d’écriture (dix mille néologismes recensés !), et pourtant « un modeste », aurait dit Brassens, un vrai de vrai, j’en atteste ! « On ne meurt pas riche de ce qu’on a fait, confessait-il, on meurt pauvre de ce que l’on n’a pas fait... »

 

Et pourtant, ce qu’il a fait ! Ce qu’il nous laisse ! Cet univers plus fertile que la Beauce… Et puis Béru et son bon sens populaire, réincarnation de Sancho Pança (et bien sûr de Gargantua), flanqué de son Don Quichotte à lui, San-Antonio, héros et auteur en même temps qu’il fait bon retrouver comme un ami d’enfance, lire et relire pour rire encore et encore… « Ceux qui ne me lisent pas sur ordonnance, je leur fais la bise. Je leur promets qu’on ne se quittera plus. On vieillira ensemble, on s’étiolera de conserve, on craquellera en chœur. On fera de l’humus en couronne ! On deviendra engrais azoté la main dans la main ! »

Fraternel jusqu’au bout du bout, Frédéric, jusqu’au monde d’outre-tombe. Modeste… et libre. Libéré des conventions, des idées reçues et des ressentiments – excepté un seul : « Ma xénophobie ne s’exerce que contre les cons, car ce sont eux les véritables étrangers de l’existence » ! Un homme libre sa vie durant et en toutes circonstances. À l’instar, cette fois, d’un Cyrano de Bergerac… «Calculer, avoir peur, être blême / Préférer faire une visite qu’un poème / […] Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter / Rêver, rire, passer, être seul, être libre... »Où l’on en revient au Club des natifs du premier avril*, tous et toutes « tout ouïe, comme un poisson hors de l’eau. »

____________

*Le premier avril 1888, vingt ans jour pour jour après sa naissance, le futur auteur de Cyrano de Bergerac fondait avec son ami Maurice Froyez le Club des natifs du premier avril, dont les statuts stipulent que « ses membres jouiront à vie du privilège d’entrer gratuitement dans tous les établissements publics, opéras, théâtres, champs de course et maisons closes, de pouvoir rire aux enterrements afin de les rendre moins sinistres, de bénéficier à leur naissance du parrainage du chef de l’État et, en outre, de se voir attribuer un appartement de fonction dans un des Palais nationaux, résidence pourvue de tout le confort souhaitable et d’une domesticité jeune, accorte et complaisante. »

 

La « morale » de tout ça ? Simple confirmation, en fait, de ce qu’il savait déjà au moment d’écrire les tout derniers mots de sa vie (« Je suis sans nouvelles de moi… »), à savoir que « le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants ». Rien d’autre à ajouter. Si ce n’est ce devoir auquel le Grand Connétable de la San-Antoniaiserie ne saurait déroger, ne sachant que trop combien « la vie est grise, avec tous ces gens consternés ressemblant à des parapluies en train de sécher », qui ont « moins d’humour qu’un corbillard en panne » ; peut-être, allez savoir, parce que leur « hall d’entrée est aussi désert que le pantalon d’un membre de l’Institut »… Le devoir, disais-je, de laisser le mot de la fin à San-Antonio himself*. Pour dire son bonheur, « par les temps qui se traînent, de pouvoir san-antoniaiser »à loisir, n’en déplaise aux grincheux, ès-spécialistes en mauvaise humeur :

« Y a des tas de pisse-chagrins, d’empêcheurs de peloter en rond, d’affligés de l’entresol, d’invertébrés de la membrane, de tourmentés de la coiffe, de consternés, de mortifiés, de refoulés, d’éduqués, de subjonctifiés, d’engrisaillés, de documentés, de blasonnés, de cloisonnés, de sentencieux, de puristes, d’apostoliques romains, de chagrins, de pas malins, de bilieux, de végétariens, de jamais rien, de grammairiens, des tas de comtes, des tas de jaloux, de poux, de hiboux, de genoux, de choux aigres, des qui disent que le français est le peuple le plus spirituel de la terre, des qui le croient, des qui prennent leurs cellules grises pour le clapier de l’intelligence, des qui se font amidonner la hure pour être sûrs de ne pas rire d’un rien, […] des qui ont des fers à repasser la morale dans le tiroir de leur kangourou, des qui ont des tronches de carême et de mi-carême, des qui mobilisent, des qui immobilisent, des qui prophétisent, des qui bêtisent… et quelques autres encore, prétendent que ma prose n’est pas orthodoxe. Ces petits popes de la syntaxe, ces pépiniéristes du style réprouvent le gras langage de Bérurier et mon esprit libertin. C’est leur droit. Ce que je leur reproche, c’est de prétendre que c’est aussi leur devoir ! […]

« J’écris relax, j’écris facile, c’est vrai, et puis, au fait, je n’écris pas, je me contente de mettre du poil à gratter sur le quotidien défraîchi. Je suis le bicarbonate de soude de la littérature et c’est à ce titre-là que je soulage. Allons, allons, cessez de vous prendre au sérieux et laissez-vous aller dans la tarte à la crème, les gars ! En vérité, je vous le dis, quand ça ne carbure pas, mettez le nez dans du San-Antonio et faites-le en vous disant que si c’est de la chose… eh bien, ça vous portera p’t’être bonheur ! »

PS. Cet article est dédié affectueusement à toute la famille Dard, ainsi qu’à la mémoire d’Odette Cuene-Grandidier (née Damaisin), décédée le 11 novembre dernier à l’âge de 95 ans, qui avait partagé la vie de Frédéric de 1942 à 1965 et avait eu deux enfants avec lui, Élisabeth () et Patrice. Avec tous mes souhaits, d’autre part, d’excellent anniversaire et de longue vie à mon aîné Marcel Amont... qui fut le premier artiste que mes parents m'emmenèrent voir sur scène.

_____________

*Un document exceptionnel (extrait du Déconorama de San-Antonio, 30 cm Polydor) àécouter sur ce blog dans « San-Antonio fait chorus », où l’on peut entendre aussi Bourvil chanter La Marche des matelassiers de Bérurier et Félix Marten interpréter San-Antonio.

NB. Quelques précisions à propos des vidéos insérées ici, dans l’ordre chronologique : 1) le 30 novembre 1984 reçu par Bernard Pivot dans son émission Apostrophes, Frédéric Dard présentait Faut-il tuer les petits garçons qui ont les mains sur les hanches, ouvrage (que je considère comme son chef-d’œuvre) qu’il avait interrompu en cours d’écriture, assez longtemps, après que la réalité (l’enlèvement de sa fille Joséphine) avait brusquement rejoint la fiction ; 2) le 8 novembre 1985, Frédéric Dard évoquait l’histoire de San-Antonio et son évolution (archives Ina) ; 3) dans les années 1990, avec la complicité de Jean-Louis Foulquier qui le recevait à la radio (dans une fausse émission !), Frédéric Dard était piégé par Patrick Sébastien pour son Grand bluff télévisé ; 4) dans une émission précédente, Patrick Sébastien avait mis en scène un B(r)ouillon de culture très particulier, avec Carlos et Jacky Sardou incarnant Bérurier et son épouse Berthe, tandis que Pierre Perret se glissait dans la peau de Bernard Pivot ; 5) le 27 avril 1999, Olivier Barrot présentait Ceci est une pipe, 172e (et non 173e) San-Antonio ainsi que la biographie de François Rivière récemment parus dans son émission Un livre, un jour ; 6 et 7) trois bonnes raisons de lire San-Antonio et par quel roman commencer ? Des questions auxquelles répond ici Éric Bouhier, l’auteur du Dictionnaire amoureux de San-Antonio (Plon, 2017) ; 8) enfin, la chanson Félicie (1969, Barclay) est évidemment un hommage rendu à la maman du commissaire San-Antonio par Henri Tachan, inconditionnel de l’écrivain et ami de Frédéric Dard.

ADRESSES UTILES (et des plus recommandables) :

Le Monde de San-Antonio, la revue (n° 1, été 1997) ; dernier numéro en date : n° 88 (printemps 2019)– « Les Amis de San-Antonio », l’association  –  « Tout Dard », le site sans doute le plus complet et documenté. Un site et une association qui sont une mine d’or pour qui s’intéresse à l’univers de San-Antonio et à partir desquels on peut accéder à d’autres sites, pages et groupes sur Facebook qui contribuent avec bonheur à maintenir vivante l’œuvre immense de Frédéric Dard, que l’on n’a certes pas fini d’explorer comme elle le mérite.

Vu dans la presse Lyon Offre Senior Printemps Été 2019

Twitter du 27.03.2019

$
0
0
  1. Mais êtes-vous certain que Frédéric Dard soit l'auteur de cette citation, vous avez des sources précises ?

     

  2. L'histoire de France vue par San-Antonio 1964 La vieille qui marchait dans la mer San-Antonio 1988

     

  3. Signé San-Antonio dans Maman les petits bateaux 1975 « parler est le plus moche moyen de communication. L’homme ne s’exprime pleinement que par ses silences. »

     

  4. Signé San-Antonio dans Maman les petits bateaux 1975 « parler est le plus moche moyen de communication. L’homme ne s’exprime pleinement que par ses silences. »

     

  5. « la défense renforcée: steak, pinard, Frédéric Dard et Bach.»

     

  6. Sortie du 18° tome collection Bouquins des œuvres complètes de San-Antonio. Mais est-ce réellement la consécration absolue, n'y a t'il pas une marche au-dessus ?

     

  7. « J'ai fait ma carrière avec un vocabulaire de 300 mots. Tous les autres, je les ai inventés. » Frédéric Dard

     

  8. « On dirait du F. Dard »

     

Twitter du 28.03.2019

$
0
0
  1. Signé San-Antonio dans Ça tourne au vinaigre 1956 « La nuit était belle et froide, comme Michelle Morgan »

     

  2. Le monte-charge 1961 traduction 2019 en espagnol .

     

  3. je confirme Salut mon pope 1966 est évidemment signé San-Antonio. mais Babidiots (alias Babelio) n'ont toujours pas compris la bipolarité de Frédéric Dard et San-Antonio,

     

  4. Babidiots (alias Babelio) n'ont toujours pas compris la bipolarité de Frédéric Dard et San-Antonio, donc je confirme Béru contre San-Antonio 1967 est évidemment signé San-Antonio.

     

  5. Signé San-Antonio dans Du sirop pour les guêpes 1960 « En voilà une, quand elle rompt les amarres de son soutien-loloches, qui doit se meurtrir les genoux »

     

L'argot

$
0
0

Je ne suis pas l'auteur de cette chronique, elle se trouve ICI : https://www.portailsudmaroc.com/actualite/13712/largot-vie-et-mort-dune-langue-du-peuple

L'argot, vie et mort d'une langue du peuple  

L'argot, vie et mort d'une langue du peuple

 

 

Langue orale typiquement populaire, l'argot a suscité dès le XIXe siècle la curiosité des journaux, qui se sont plu à en reproduire les meilleures expressions et à en décortiquer les mécanismes.

« L'argot, c'est le verbe devenu forçat », disait Victor Hugo. Comme l'auteur des Misérables, les journaux français affichent dès le XIXe siècle une véritable fascination pour l'argot, ce langage populaire aux expressions riches et imagées, souvent associé aux criminels, mais dont l'usage dépasse en réalité largement le simple milieu des gouapes, des marlous, des arsouilles et autres fleurs de bagne.

En 1856, le dramaturge Albert Monnier se risque dans Le Figaro à une « excursion dans l'argot ». De cette virée en zone louche, il ramène quelques perles :

    « Une table, c'est une carrante, parce qu'on s'y carre.

    Le soleil s'y nomme le luisant, ou le bourguignon.

    Une perruque – une réchauffante, ou un gazon.

    Une porte – une lourde ; – l'ouvrir, déboucler une lourde.

    Une sonnette – une branlante.

    Un pantalon – un montant.

    Un habit, une pelure, absolument comme pour une pomme qu'on épluche.

    S'habiller, c'est se piausser, se mettre une autre peau. Déshabiller quelqu'un de force, c'est le dépiausser. On croirait qu'il s'agit d'un lapin.

    La chemise devient une limace.

    Le cœur – le palpitant.

    L'estomac – la place d'armes, le stom, l'atout.

    Le ventre — la bauge (retraite du porc).

    La gorge — la rue au pain.

    Le sang — le raisiné.

    Les ongles — les arpions (harpon, croc pour la pêche).

    La langue — le chiffon rouge.

    La tête, c'est la sorbonne s'il s'agit de penser ; — la tronche s'il est question de la risquer ; — la coloquinte pour désigner une mauvaise tête ; — la boule pour indiquer un homme qui la perd ; — le melon s'il s'agit du chef d'un imbécile, et la trombine s'il faut peindre une trompeuse binette. »

S'agirait-il d'une seconde langue française ? De plusieurs, en réalité : l'erreur serait de croire qu'il n'existe qu'un seul argot, comme l'explique dans Le Petit Journal Alfred Delvau, ex-révolutionnaire de 1848 et spécialiste de Paris, qui publie en 1865 un vigoureux Dictionnaire de la langue verte :

    « Autant de professions, autant d'argots différents, incompréhensibles pour les profanes, c'est-à-dire pour les gens qui ne font que traverser Pantin [=Paris], la capitale des stupéfactions et des étrangers.

    L'argot des gens de lettres ne ressemble pas plus à celui des ouvriers que celui des artistes ne rassemble à celui des lorettes, ou celui des bourgeois à celui des faubouriens, ou celui des voyous à celui des académiciens – car les académiciens aussi parlent argot au lieu de parler français, ainsi que le prouvent les exemples semés dans mon dictionnaire. »

Et de citer quelques exemples de cette extraordinaire variété :

    « ABRUTI, élève acharnéà l'étude, dans l'argot des polytechniciens.

    ANGLAIS, créancier, dans l'argot des bohèmes.

    AVOIR SA CÔTELETTE, être chaleureusement applaudi, argot des comédiens.

    CARDINALISER, rougir, soit d'émotion, soit en buvant. L'expression appartient à Balzac.

    CASSER UNE CROÛTE, manger légèrement en attendant un repas plus substantiel, argot des bourgeois.

    CERF-VOLANT, femme qui attire dans une allée ou dans un lieu désert les enfants en train de jouer, pour leur arracher leurs boucles d'oreille, et quelquefois l'oreille avec, argot de police.

    CHAMP D'OIGNONS, cimetière, dans l'argot des faubouriens.

    CLARINETTE DE CINQ PIEDS, fusil, dans l'argot des soldats.

    COMPTER SES CHEMISES, vomir en mer, argot des marins et du peuple. »

Il ajoute :

    « Qui sait si cette langue du ruisseau qui charrie tant de paillettes d'or au milieu de tant d'immondices, qui a la succulence, le nerf, le chien, de la langue préférée de Montaigne, n'est pas appelée un jour à transfuser son sang rouge dans les veines de la vieille langue française, appauvrie, épuisée depuis un siècle et qui finira par disparaître comme le sanscrit ?

    Qui sait enfin si cette langue verte n'est pas destinée àêtre la langue de l'avenir ? »

Ce sera un enjeu récurrent de la fin du XIXe siècle et du début du XXe : l'argot, langue vulgaire, langue du peuple, a-t-elle sa place dans le dictionnaire et dans la littérature, ces temples de la culture française ? Le journaliste Francisque Sarcey, connu pour sa bonhomie et son goût de la chose populaire, est de cet avis. En 1881, il écrit dans Le XIXe siècle :

    « Voilà trois quarts de siècle qu'une nouvelle société s'est fondée sur les débris de l'ancienne, aujourd'hui disparue.

    La langue générale a continué de puiser dans les argots spéciaux ; car c'est une loi que la langue ne puisse s'enrichir autrement, les savants et les écrivains étant, je ne sais pourquoi, impuissants à faire des mots et des tours ; la fabrication des idiotismes, c'est œuvre populaire. »

En 1913, Joséphin Peladan s'opposera quant à lui dans le très conservateur Le Figaro à l'entrée des mots argotiques dans le dictionnaire :

    « Le dictionnaire de langue française ne peut être celui de l'argot, la rue louche ou sinistre ne saurait y répercuter ses échos. Les expressions de salon y ont leur place marquée et non celle des bouges et les mots malséants, quel que soit leur pittoresque, ne sauraient être reçus [...].

    Le caractère d'universalité que revêt notre langue défend aux mots jacobins et sans-culotte de pénétrer dans l'usage ; et quel texte, je le demande, exige que le lecteur sache rouscailler bigorne [=parler l'argot] ? »

D'autres, comme ce journaliste du Mercure de France, rappellent que l'argot est utilisé depuis longtemps dans la littérature française, citant l'exemple de François Villon au XVe siècle, qui en parsemait tous ses écrits.

Mais rien à faire, en ces années-là, il reste avant tout une langue orale. Pendant la Grande Guerre, un argot des tranchées semble ainsi se développer, ce qui enthousiasme le rédacteur du Petit Journal, qui écrit en 1916 :

    « Quand nos poilus nous reviendront du front, il y a tout lieu de penser qu'ils ne nous rapporteront pas seulement les lauriers cueillis sur les champs de bataille.

    Ils nous rapporteront encore des mœurs nouvelles, des mœurs de simplicité, des idées de fraternité que la vie commune dans la tranchée aura fait naître et développé en eux. Ils nous rapporteront même, ceci n'est pas douteux, un langage nouveau. »

Il donne quelques aperçus de ce dernier :

    « L'alcool s'appelle tour à tour cric, casse-pattes, schnaps, schnick, niaule, eau pour les yeux, roule-par-terre.

    L'homme peu dégourdi est un ballot, un baluchard, un péquenot, un cul terreux, un petzouille, un croquant, un cambrousard.

    Ivrogne se dit au choix : poivrot, blindé, noir, schlass, rétamé, retourné, brindezingue.

    Paresseux : cossard, flemmard, bras cassé, genou creux, tire-au-flanc.

    Le pantalon est un falzar, un grimpant, un culbutant, un froc, un fendard.

    Le vin est de l'aramon, du brutal, du pinard ou de l'électrique. »

Par la suite, des écrivains comme Louis-Ferdinand Céline, Jacques Yonnet ou Frédéric Dard donneront leurs lettres de noblesse à l'argot, tout comme Michel Audiard lorsqu'il écrira les dialogues des célèbres films Touchez pas au grisbi, Les Tontons flingueurs ou Le Cave se rebiffe.

Crééà l'origine pour n'être pas compris des non-initiés, l'argot ancien va toutefois perdre sa raison d'être à mesure qu'il va se diluer dans le français usuel. Avec le temps, nombre de ses expressions vont en effet passer dans la langue courante.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, il va donc totalement cesser d'être utilisé en tant que langage indépendant. De fait, bien rares sont ceux, aujourd'hui, qui restent capables de jaspiner couramment l'argomuche.

Twitter du 20.03.2019

$
0
0
  1. Signé San-Antonio La rate au court-bouillon 1965

     

  2. « les San-Antonio ....bonne lecture »

     

  3. Tiens ? encore un auteur de pseudos titres....

     

  4. Etes-vous certain que Frédéric Dard soit l'auteur de cette citation, vous avez des sources précises ?

     

  5. « après avoir lu les 3 phrases j’ai plongé dans un Frédéric Dard »

     

  6. « On devrait offrir un bouquin de Raymond Queneau ou de Frédéric Dard à ces anorexiques de l’expression. »

     

  7. NON ! Vous confondez avec Michel Audiard « Un gentleman, c'est celui qui est capable de décrire Sophia Loren sans faire de geste »

     

  8. Signé San-Antonio dans La sexualité 1971 « Parce qu'un con, son unique refuge - ô miracle ! - c'est précisément sa connerie ! »

     

  9. Etes-vous certain que Frédéric Dard soit l'auteur de cette citation, vous avez des sources précises ?

     

  10. Signé San-Antonio dans Les Con 1973 « Les cons ignorent qu'ils sont cons et s'imaginent que toute personne qui ne leur ressemble pas est conne. »

     

  11. Signé San-Antonio dans Le standinge selon Bérurier 1965« Le monde est plein de gens comme lui qui, à peine adultes, se mettent à mourir consciencieusement. Ils se vrillent, se recroquevillent, se déshydratent, s'embaument aimablement, silencieusement »

     

  12.  

  13. « On peut effectivement dire que Desproges et Dard avaient un air de famille »

     

  14. Signé San-Antonio dans Au suivant de ces messieurs 1957 « C’est inouï ce que les nanas sont compliquées. Elles ne refusent rien à leur plaisir. Elles sont capables d’élever un zigoto au lait Guigoz pour se le mettre au dodo le jour où il sera à point.»

     


Twitter du 30.03.2019

$
0
0
  1. « week-end avec Gandhi San-Antonio et Defoe ! »

     

  2. Frédéric Dard Le pain des fossoyeurs 1957 traduit en Portugais en 1985

     

  3. Signé San-Antonio Les Con (sans s) 1973

     ,

  4. Signé San-Antonio dans Ça baigne dans le béton 1988 « Merde ! Ça me fait goder ! Comme disait l’autre : mon braque, c’est ce qu’il y a de plus léger au monde, car une simple pensée le soulève ! »

     

  5. Signé San-Antonio le loup habillé en grand-mère 1962 - Si j’en crois ton élégance, c’est là une somme insignifiante pour toi désormais. - Oui, mais une retraite, c’est sûr, tu comprends ? C’est à vie ! Ai-je bien le droit de me priver de ce supplément de revenus ?

     

  6. « fait penser au roman de F.Dard: "la vieille qui marchait dans la mer" où Lady M. apprend à un jeune plagiste l'art de l'arnaque, avant, sénescente de lui léguer tous ses biens »

     

  7. Signé San-Antonio dans Les Con 1973 « Il y aurait plusieurs façons d'être con, mais le con choisit toujours la pire. »

     

  8. Je suis curieux d'apprendre d'où vient cette citation ? Vous avez-des sources précises ?

     

  9. Signé San-Antonio Alice au pays des merguez 1986 « Le bon sens c'est ce qui vous permet d'être écouté quand vous êtes trop con pour être intelligent. »

     

Vu dans la presse Mémoroal de l'Isére Marc Faudou, « Le Roman de la copie, de Rome à Tullins »

$
0
0

http://www.memorialdelisere.fr/actualite-139279-l-assomption-les-mysteres-d-une-copie-tullinoise-romances.html

 

[...] mon prochain livre sur la représentation du handicap dans la littérature, étant personnellement touché par ces questions du handicap. Cette représentation peut être pleine de compassion comme dans les San-Antonio de Frédéric Dard ou pleine de peur, de terreur.  [...]

« L’Assomption », les mystères d’une copie tullinoise romancés

Quizz

Dubout

$
0
0

 https://ecomnews.fr/article/Palavas-flots-nouvelle-exposition-decouvrir-dubout?PageSpeed=noscript

Palavas les Flots : Une nouvelle exposition pour découvrir Dubout !
Par Fiona Urbain publié le 30 MARS 2019 à 08:00
Cela va faire bientôt trente ans que tous les ans une nouvelle exposition d’Albert Dubout se tient dans le musée qui porte son nom à Palavas les Flots. Cette année le thème est « Vive le camping et joyeuses fêtes ». Ecomnews a interviewé Didier Dubout, le petit-fils du dessinateur.

La Ville de Palavas-Les-Flots en collaboration avec la famille Dubout propose une exposition permanente et une exposition temporaire renouvelée chaque année au printemps dans la Redoute de Ballestas.

Cette année, le camping et la fête sont à l’honneur. « Albert Dubout faisait comme tous les montpelliérains de l’époque, il prenait le petit train et allait croquer les gens sur la plage de Palavas les Flots » explique son petit-fils Didier Dubout.

Marseillais de souche, Albert Dubout fait les beaux-arts à Montpellier et se prend de passion pour Palavas les Flots, ses traditions, ses pêcheurs, ses plages, ses jouteurs, ses arènes.

Albert Dubout était un artiste complet : dessinateur humoristique, illustrateur, affichiste, et peintre ! « Jean d'Ormesson était un grand fan de mon grand-père. Il disait que Dubout était le dessinateur des congés de 36, le dessinateur de la société de consommation et de la société de masse. »

Installéà la capitale, il collabore entre autres avec Marcel Pagnol et Frédéric Dard en illustrant par exemple la « Trilogie » et les aventures du Commissaire San Antonio. « Il a travaillé pour250 journaux, c’est unique dans l’histoire du dessin ! Il aura 5 milliards de lecteurs. Il sera aussi le dessinateur de l’exposition coloniale de 1931 qui aura plus de 5 millions de visiteurs ».

?id=x3HZMges3ueeKZ9BwnVMMXdw4gQb5J02

Infos pratiques :

Exposition : « Vive le Camping et Joyeuses Fêtes »

A partir du 30 mars 2019 et jusqu'au 24 mars 2020

Musée Albert Dubout

Tarifs :

• Adultes : 5€

• Groupes : 3,50 €

• Étudiants : 3,50 €

• Moins de 19 ans et Palavasiens : gratuit

• Groupe scolaire : 2,30 € / enfant (Accompagnement pédagogique : 30 € - Enseignants et accompagnants : Gratuit)

Horaires :

• De 14h à 18h en mars, avril, mai, juin, septembre, octobre et novembre (sauf lundi),

• De 10h à 13h et de 16h à 20h en juillet et août (Tous les jours, y compris le lundi),

• De 14h à 17h30 en décembre, janvier et février, les week-ends et vacances scolaires (sauf lundi et jours fériés).

musee@palavaslesflots.com

Wolinski

$
0
0
1 000 dessins originaux de Georges Wolinski sont consultables et téléchargeables gratuitement dans Gallica:
 
 
//gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&startRecord=0&maximumRecords=15&page=1&collapsing=true&exactSearch=false&query=%28dc.creator%20all%20%22Wolinski%2C%20Georges%22%20or%20dc.contributor%20all%20%22Wolinski%2C%20Georges%22%20%29%20%20and%20%28dc.type%20all%20%22image%22%29

Twitter du 31.03.2019

$
0
0
  1. Bérurier Président 2012 Les nouvelles aventures de San-Antonio par Patrice Dard

     

  2. tu sais que très peu connaissent San Antonio et Berube?

     

  3. Tiens, encore un créateur de titre !

     

  4. « On a besoin d’un vrai président pas d’un discours à la manière de Gabin, Audiard ou Frédéric Dard » Ah ? bon ? Sans talent, alors

     

  5.  
  6. Perte de crédibilité : la réponse ratée « Jacques Expert "Dard ou Simenon ?" Simenon »

     

  7. « C'est sûr que tout le monde de peut pas avoir le talent de Frédéric Dard... »

     

  8. Signé San-Antonio dans remets ton slip gondolier 1977 «Ce sont toujours les cons qui l’emportent, étant donné leur surnombre.»

     

  9. Signé San-Antonio dans Les prédictions de Nostrabérus 1974 « Certains individus jouissent d'une perspicacité qui les rend infréquentables. »

     ,

Jean Dard / Frédéric Dard, quel rapport ? aucun

$
0
0

J'ai lu dernierement cet article https://www.tambaweb.com/amadou-fall-decrypte-le-dispositif-colonial-dalienation/  où une phrase a retenu mon attention  « le gouvernement de la Restauration décida d’envoyer un instituteur au Sénégal, en la personne de Jean Dard, un Dijonnais (il est l’arrière grand-père de Frédéric Dard, l’écrivain français plus connu sous le pseudonyme de San-Antonio).  Jean Dard  instituteur français est bien connu (voir wikipédia  https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Dard  et n'a aucun lien de parentalité avec Frédéric Dard, écrivain.

 

Amadou Fall décrypte « Le dispositif colonial d’aliénation »

«L’enseignement, arme de domination», ouvrage paru aux éditions Edilivre, fournit un monceau d’informations sur une histoire de l’enseignement et, sans en être l’objet, donne en filigrane des éléments d’appréciation des préoccupations de notre temps

«L’enseignement, arme de domination», ouvrage paru aux éditions Edilivre, fournit un monceau d’informations sur une histoire de l’enseignement et, sans en être l’objet, donne en filigrane des éléments d’appréciation des préoccupations de notre temps y ayant trait. L’auteur, Amadou Fall, Docteur en «Histoire économique et social» et ancien directeur des Rédactions du quotidien national « Le Soleil », s’y est employéà situer l’école française dans « le dispositif colonial d’asservissement et d’exploitation ».

Ce livre qui reprend le mémoire de Maîtrise d’Histoire du Dr Amadou Fall, soutenu en 1978, à l’Université de Dakar, est une œuvre utile en cela qu’il fixe des chapitres du roman national et, par les questions qu’il aborde, permet une interaction du passé avec le présent et l’avenir. Les réalités et les enjeux d’aujourd’hui se sont situés au premier rang des préoccupations d’une autre époque. C’est l’une des belles leçons que l’on peut tirer de la lecture de cette production scientifique fleurie de sources de première main, au style noble mais dépouillé de fioritures. Le livre de M. Fall, qui a eu à occuper aussi le poste de coordonnateur général de l’administration du SSPP « Le Soleil », montre, pour ainsi reprendre une note tirée de la quatrième de couverture, « comment l’enseignement, dispensé durant la période (coloniale), a exclusivement été au service des intérêts métropolitains, sous le couvert fallacieux d’une mission éducative et civilisatrice ». Nous vous en livrons, ici, quelques extraits.

A l’origine, le prétexte de la civilisation

« Aujourd’hui que l’école française a atteint les endroits les plus reculés du Sénégal, on imagine difficilement que c’est à une époque relativement récente que le premier établissement scolaire a été ouvert dans ce pays. L’événement survint en 1817, un siècle et demi après les premières implantations françaises, dont celle, en 1638, du Dieppois Thomas Lambert sur l’île de Bocos, au milieu du fleuve Sénégal, et la fondation, en 1659, de Saint-Louis sur l’île de Ndar par Louis Caullier, un autre marin normand. Jusqu’alors, les familles coloniales, en fait, celles les plus nanties de Saint-Louis et de Gorée, confiaient l’instruction de leurs enfants mâles à des militaires, moyennant rétribution. Une telle situation ne pouvant perdurer, car non seulement la demande était de plus en plus forte avec la présence accrue des métropolitains à Saint-Louis, puis Gorée, Dakar et Rufisque, mais encore le colonisateur entendait exercer son pouvoir de contrôle sur le savoir qui était inculqué aux enfants de ses administrés blancs, métis et noirs. Il voulait que cela fût d’emblée en suivant le modèle en vigueur en France, sous prétexte d’étendre sa civilisation au-delà des siens, aux peuples africains. Ainsi, après le traité de Vienne, signé en 1815 avec les Anglais, et la rétrocession des possessions françaises sur lesquelles la « Perfide Albion » avait fait main basse, le gouvernement de la Restauration décida d’envoyer un instituteur au Sénégal, en la personne de Jean Dard, un Dijonnais (il est l’arrière grand-père de Frédéric Dard, l’écrivain français plus connu sous le pseudonyme de San-Antonio). Il débarqua à Gorée le 9 octobre 1816. Le colonel Julien Désiré Schmaltz, nommé commandant et administrateur pour le Roi du Sénégal, l’envoya, un mois plus tard, à Saint-Louis avec le premier détachement militaire et les autres fonctionnaires chargés de se faire remettre les services par les Anglais. Jean Dard ouvrit son école le 7 mars 1817 à Saint-Louis, dans un local qu’il avait pris en bail. Une autre fut concomitamment ouverte à Gorée ».

Instruire les Noirs dans leur langue maternelle

« L’enseignement dispensé dans ces deux établissements était, au départ, principalement destinéà une toute petite minorité d’enfants chrétiens. A Saint-Louis, Jean Dard expérimentera l’enseignement mutuel selon la méthode mise à jour par deux Anglais : Andrew Bell et Joseph Lancaster. Elle était basée sur un principe assez simple…Jean Dard, avec Dominique Daspres, l’adjoint venu de France qu’on lui affecta en 1818, tenta d’appliquer la méthode Bell-Lancaster, mais en associant au français le wolof, la langue maternelle de la plupart de ses élèves… (Et les progrès furent notables). [Après moult mésaventures causées par une église désireuse de prendre en main l’enseignement dispensé dans les colonies], Jean Dard adressa au ministre de la Marine et des Colonies un rapport dans lequel il proposait la création d’une école typiquement africaine où le wolof serait le véhicule de tout l’enseignement et où on apprendrait à l’enfant à penser et à agir en Africain. Il développa cette thèse dans l’avant-propos de son autre ouvrage, sa « Grammaire wolof », dont un large extrait est publié ci-après : «…Et si l’on se donnait la peine de leur apprendre à lire, àécrire et à calculer dans leur propre langue, ils pourraient, en peu de temps, prendre place parmi les nations civilisées…Que dis-je la civilisation des Wolofs est plus que négligée ; elle est mise en oubli puisque l’on a cessé d’instruire les Noirs du Sénégal dans leur propre langue. Car quoi que l’on en dise, il faut que les Noirs soient instruits dans leur langue maternelle. Sans cela, point d’établissements durables, point de civilisation. En effet, de quelle utilité peuvent être des mots français ou anglais répétés par un jeune africain quand il ne peut comprendre ce que ces mots signifient dans son propre langage ! »

L’école pour endiguer la vague islamique

Louis Léon César Faidherbe, nommé gouverneur en 1854, en remplacement d’Auguste-Léon Protêt (1850-1854), voulut contribuer à l’expansion de l’enseignement à Saint-Louis. Il ouvrit, en 1857, une école laïque au quartier Nord et une autre, en 1864, dans le quartier Sud. Convaincu qu’il ne pouvait arriver à ses fins sans les religieux chrétiens, surtout à Saint-Louis, Faidherbe mit les frères de Ploërmel à contribution, dans le souci de rendre complémentaire leur objectif de gagner le maximum d’autochtones à la foi chrétienne ainsi qu’à l’autorité coloniale, et de leur faire accepter le fait de l’occupation par un enseignement visant à former des résignés. Il ouvrit donc un front pour endiguer la vague islamique qui submergeait Saint-Louis et raffermissait ses bases dans le reste du Sénégal, nonobstant la puissance invasive de la France et de son église. « Nous sommes débordés de toutes parts par l’islamisme. Depuis deux ans, le nombre des musulmans de la Sénégambie a doublé et cela est vrai à Saint-Louis même. Tous les indifférents se font musulmans et même des Noirs élevés dans la religion chrétienne l’abandonnent. Cela s’est passé plusieurs fois sous mes yeux », s’inquiétait-il, le 11 avril 1856, dans une lettre adressée au ministre de la Marine.

L’église contre la prolifération des écoles coraniques

En prenant l’arrêté du 22 juin 1857 réglementant les écoles coraniques, Faidherbe donna amplement satisfaction aux responsables locaux de l’église catholique qui, depuis 1850, n’avaient de cesse de dénoncer leur prolifération. Avec les nouvelles dispositions légales édictées, ne pouvaient plus diriger des écoles coraniques que les ressortissants de Saint-Louis dûment autorisés et capables de donner à leurs élèves des rudiments de français. Ces mesures excluaient, de fait, de Saint-Louis les marabouts tidjanes qui fédéraient autour d’eux un nombre croissant de fidèles à Elhadj Omar Tall et à son combat. Faidherbe avait inauguré une école franco-musulmane dans la ville le 7 avril 1857. Les marabouts étaient obligés d’y envoyer leurs talibés âgés de plus de 12 ans, pour des classes du soir. Il se proposait de transformer progressivement les écoles coraniques pour en faire des instruments de rapprochement entre le colonisateur et les populations musulmanes… La réforme du 24 novembre 1903 stipulait que l’arabe fût enseigné dans les écoles de villages et régionales. Mais, il n’en fut jamais ainsi dans les faits, car le contraire aurait « dangereusement » accordé trop de place aux maîtres coraniques qui étaient quasiment les seuls à enseigner cette matière. La décision prise, en 1911, par le gouverneur général William Ponty et relative à l’emploi exclusif du français dans tous les actes et correspondances administratifs finit par exclure totalement les marabouts de l’instruction publique. Les écoles coraniques n’en continuaient pas moins de prospérer, malgré toutes les mesures draconiennes de contrôle édictées et mises en œuvres depuis Faidherbe… Partout le nombre d’écoles coraniques augmenta de façon exponentielle, comme pour défier l’administration coloniale. Ni la contrainte, ni la laïcisation de l’école française, ni l’introduction de l’arabe dans ses cours ne furent efficaces contre la prolifération et l’audience des écoles coraniques.

La pérennisation de l’état de domination

Si la fonction première de l’enseignement était de dresser l’indigène pour en faire une force d’exploitation opérationnelle et docile, le degré d’instruction et d’aliénation apportant la nuance, la seconde avait été de pérenniser au maximum cet état de fait au bénéfice du colonisateur. Dans cette intention, l’école, tout en contribuant à la destruction de l’économie domestique et à l’insertion des populations dans l’économie de marché, se devait d’empêcher ceux qu’elle avait instruits et formés d’avoir un esprit et des positions critiques envers le système, de retourner leur savoir et leur intelligence contre la France, d’avoir des velléités indépendantistes. Pour rassurer sa conscience, se donner bonne conscience, se justifier devant l’opinion publique métropolitaine qui n’était pas uniformément en sa faveur, mais également persuader les peuples sous domination qu’il n’avait d’autre finalité que d’améliorer leurs conditions de vie, le colonisateur ne pouvait brandir meilleur alibi que l’école. Après la conquête par les armes, la pacification, l’évangélisation, il n’eut pas de peine à trouver le prétexte de « l’éducation de la race entière », au nom de la mission civilisatrice de la « France éternelle, fille ainée de l’Eglise », et la nécessité impérative de porter le progrès au-delà des mers. Ce double alibi était fallacieux… L’on ne saurait passer sous silence la sincérité d’un Charles Régismanset, un haut fonctionnaire du ministère des Colonies et auteur d’un essai sur la colonisation. Il y notait ceci : « Nous attendons que les races africaines rapportent le maximum. Mais, que viennent faire ici la science, la justice, la bonté et surtout le progrès. Je ne souhaite point que l’éducation noire soit poussée trop en avant… ».

«L’enseignement, arme de domination», ouvrage paru aux éditions Edilivre, fournit un monceau d’informations sur une histoire de l’enseignement et, sans en être l’objet, donne en filigrane des éléments d’appréciation des préoccupations de notre temps

«L’enseignement, arme de domination», ouvrage paru aux éditions Edilivre, fournit un monceau d’informations sur une histoire de l’enseignement et, sans en être l’objet, donne en filigrane des éléments d’appréciation des préoccupations de notre temps y ayant trait. L’auteur, Amadou Fall, Docteur en «Histoire économique et social» et ancien directeur des Rédactions du quotidien national « Le Soleil », s’y est employéà situer l’école française dans « le dispositif colonial d’asservissement et d’exploitation ».

Ce livre qui reprend le mémoire de Maîtrise d’Histoire du Dr Amadou Fall, soutenu en 1978, à l’Université de Dakar, est une œuvre utile en cela qu’il fixe des chapitres du roman national et, par les questions qu’il aborde, permet une interaction du passé avec le présent et l’avenir. Les réalités et les enjeux d’aujourd’hui se sont situés au premier rang des préoccupations d’une autre époque. C’est l’une des belles leçons que l’on peut tirer de la lecture de cette production scientifique fleurie de sources de première main, au style noble mais dépouillé de fioritures. Le livre de M. Fall, qui a eu à occuper aussi le poste de coordonnateur général de l’administration du SSPP « Le Soleil », montre, pour ainsi reprendre une note tirée de la quatrième de couverture, « comment l’enseignement, dispensé durant la période (coloniale), a exclusivement été au service des intérêts métropolitains, sous le couvert fallacieux d’une mission éducative et civilisatrice ». Nous vous en livrons, ici, quelques extraits.

A l’origine, le prétexte de la civilisation

« Aujourd’hui que l’école française a atteint les endroits les plus reculés du Sénégal, on imagine difficilement que c’est à une époque relativement récente que le premier établissement scolaire a été ouvert dans ce pays. L’événement survint en 1817, un siècle et demi après les premières implantations françaises, dont celle, en 1638, du Dieppois Thomas Lambert sur l’île de Bocos, au milieu du fleuve Sénégal, et la fondation, en 1659, de Saint-Louis sur l’île de Ndar par Louis Caullier, un autre marin normand. Jusqu’alors, les familles coloniales, en fait, celles les plus nanties de Saint-Louis et de Gorée, confiaient l’instruction de leurs enfants mâles à des militaires, moyennant rétribution. Une telle situation ne pouvant perdurer, car non seulement la demande était de plus en plus forte avec la présence accrue des métropolitains à Saint-Louis, puis Gorée, Dakar et Rufisque, mais encore le colonisateur entendait exercer son pouvoir de contrôle sur le savoir qui était inculqué aux enfants de ses administrés blancs, métis et noirs. Il voulait que cela fût d’emblée en suivant le modèle en vigueur en France, sous prétexte d’étendre sa civilisation au-delà des siens, aux peuples africains. Ainsi, après le traité de Vienne, signé en 1815 avec les Anglais, et la rétrocession des possessions françaises sur lesquelles la « Perfide Albion » avait fait main basse, le gouvernement de la Restauration décida d’envoyer un instituteur au Sénégal, en la personne de Jean Dard, un Dijonnais (il est l’arrière grand-père de Frédéric Dard, l’écrivain français plus connu sous le pseudonyme de San-Antonio). Il débarqua à Gorée le 9 octobre 1816. Le colonel Julien Désiré Schmaltz, nommé commandant et administrateur pour le Roi du Sénégal, l’envoya, un mois plus tard, à Saint-Louis avec le premier détachement militaire et les autres fonctionnaires chargés de se faire remettre les services par les Anglais. Jean Dard ouvrit son école le 7 mars 1817 à Saint-Louis, dans un local qu’il avait pris en bail. Une autre fut concomitamment ouverte à Gorée ».

Instruire les Noirs dans leur langue maternelle

« L’enseignement dispensé dans ces deux établissements était, au départ, principalement destinéà une toute petite minorité d’enfants chrétiens. A Saint-Louis, Jean Dard expérimentera l’enseignement mutuel selon la méthode mise à jour par deux Anglais : Andrew Bell et Joseph Lancaster. Elle était basée sur un principe assez simple…Jean Dard, avec Dominique Daspres, l’adjoint venu de France qu’on lui affecta en 1818, tenta d’appliquer la méthode Bell-Lancaster, mais en associant au français le wolof, la langue maternelle de la plupart de ses élèves… (Et les progrès furent notables). [Après moult mésaventures causées par une église désireuse de prendre en main l’enseignement dispensé dans les colonies], Jean Dard adressa au ministre de la Marine et des Colonies un rapport dans lequel il proposait la création d’une école typiquement africaine où le wolof serait le véhicule de tout l’enseignement et où on apprendrait à l’enfant à penser et à agir en Africain. Il développa cette thèse dans l’avant-propos de son autre ouvrage, sa « Grammaire wolof », dont un large extrait est publié ci-après : «…Et si l’on se donnait la peine de leur apprendre à lire, àécrire et à calculer dans leur propre langue, ils pourraient, en peu de temps, prendre place parmi les nations civilisées…Que dis-je la civilisation des Wolofs est plus que négligée ; elle est mise en oubli puisque l’on a cessé d’instruire les Noirs du Sénégal dans leur propre langue. Car quoi que l’on en dise, il faut que les Noirs soient instruits dans leur langue maternelle. Sans cela, point d’établissements durables, point de civilisation. En effet, de quelle utilité peuvent être des mots français ou anglais répétés par un jeune africain quand il ne peut comprendre ce que ces mots signifient dans son propre langage ! »

L’école pour endiguer la vague islamique

Louis Léon César Faidherbe, nommé gouverneur en 1854, en remplacement d’Auguste-Léon Protêt (1850-1854), voulut contribuer à l’expansion de l’enseignement à Saint-Louis. Il ouvrit, en 1857, une école laïque au quartier Nord et une autre, en 1864, dans le quartier Sud. Convaincu qu’il ne pouvait arriver à ses fins sans les religieux chrétiens, surtout à Saint-Louis, Faidherbe mit les frères de Ploërmel à contribution, dans le souci de rendre complémentaire leur objectif de gagner le maximum d’autochtones à la foi chrétienne ainsi qu’à l’autorité coloniale, et de leur faire accepter le fait de l’occupation par un enseignement visant à former des résignés. Il ouvrit donc un front pour endiguer la vague islamique qui submergeait Saint-Louis et raffermissait ses bases dans le reste du Sénégal, nonobstant la puissance invasive de la France et de son église. « Nous sommes débordés de toutes parts par l’islamisme. Depuis deux ans, le nombre des musulmans de la Sénégambie a doublé et cela est vrai à Saint-Louis même. Tous les indifférents se font musulmans et même des Noirs élevés dans la religion chrétienne l’abandonnent. Cela s’est passé plusieurs fois sous mes yeux », s’inquiétait-il, le 11 avril 1856, dans une lettre adressée au ministre de la Marine.

L’église contre la prolifération des écoles coraniques

En prenant l’arrêté du 22 juin 1857 réglementant les écoles coraniques, Faidherbe donna amplement satisfaction aux responsables locaux de l’église catholique qui, depuis 1850, n’avaient de cesse de dénoncer leur prolifération. Avec les nouvelles dispositions légales édictées, ne pouvaient plus diriger des écoles coraniques que les ressortissants de Saint-Louis dûment autorisés et capables de donner à leurs élèves des rudiments de français. Ces mesures excluaient, de fait, de Saint-Louis les marabouts tidjanes qui fédéraient autour d’eux un nombre croissant de fidèles à Elhadj Omar Tall et à son combat. Faidherbe avait inauguré une école franco-musulmane dans la ville le 7 avril 1857. Les marabouts étaient obligés d’y envoyer leurs talibés âgés de plus de 12 ans, pour des classes du soir. Il se proposait de transformer progressivement les écoles coraniques pour en faire des instruments de rapprochement entre le colonisateur et les populations musulmanes… La réforme du 24 novembre 1903 stipulait que l’arabe fût enseigné dans les écoles de villages et régionales. Mais, il n’en fut jamais ainsi dans les faits, car le contraire aurait « dangereusement » accordé trop de place aux maîtres coraniques qui étaient quasiment les seuls à enseigner cette matière. La décision prise, en 1911, par le gouverneur général William Ponty et relative à l’emploi exclusif du français dans tous les actes et correspondances administratifs finit par exclure totalement les marabouts de l’instruction publique. Les écoles coraniques n’en continuaient pas moins de prospérer, malgré toutes les mesures draconiennes de contrôle édictées et mises en œuvres depuis Faidherbe… Partout le nombre d’écoles coraniques augmenta de façon exponentielle, comme pour défier l’administration coloniale. Ni la contrainte, ni la laïcisation de l’école française, ni l’introduction de l’arabe dans ses cours ne furent efficaces contre la prolifération et l’audience des écoles coraniques.

La pérennisation de l’état de domination

Si la fonction première de l’enseignement était de dresser l’indigène pour en faire une force d’exploitation opérationnelle et docile, le degré d’instruction et d’aliénation apportant la nuance, la seconde avait été de pérenniser au maximum cet état de fait au bénéfice du colonisateur. Dans cette intention, l’école, tout en contribuant à la destruction de l’économie domestique et à l’insertion des populations dans l’économie de marché, se devait d’empêcher ceux qu’elle avait instruits et formés d’avoir un esprit et des positions critiques envers le système, de retourner leur savoir et leur intelligence contre la France, d’avoir des velléités indépendantistes. Pour rassurer sa conscience, se donner bonne conscience, se justifier devant l’opinion publique métropolitaine qui n’était pas uniformément en sa faveur, mais également persuader les peuples sous domination qu’il n’avait d’autre finalité que d’améliorer leurs conditions de vie, le colonisateur ne pouvait brandir meilleur alibi que l’école. Après la conquête par les armes, la pacification, l’évangélisation, il n’eut pas de peine à trouver le prétexte de « l’éducation de la race entière », au nom de la mission civilisatrice de la « France éternelle, fille ainée de l’Eglise », et la nécessité impérative de porter le progrès au-delà des mers. Ce double alibi était fallacieux… L’on ne saurait passer sous silence la sincérité d’un Charles Régismanset, un haut fonctionnaire du ministère des Colonies et auteur d’un essai sur la colonisation. Il y notait ceci : « Nous attendons que les races africaines rapportent le maximum. Mais, que viennent faire ici la science, la justice, la bonté et surtout le progrès. Je ne souhaite point que l’éducation noire soit poussée trop en avant… ».


vu dans la presse Pleine vie Fresque des Lyonnais

$
0
0

https://www.pleinevie.fr/loisirs/tourisme/france/connaissez-vous-la-fresque-des-lyonnais-21255

Connaissez-vous la Fresque des Lyonnais ?

La fresque des Lyonnais

 

Dans le premier arrondissement de Lyon, une peinture murale rend hommage aux illustres enfants de la région. Découvrez ce véritable Who's Who historique à la lyonnaise.

Depuis son achèvement en 1995, la « Fresque des Lyonnais » est devenu une étape obligée pour les touristes qui flânent le long de la Saône. A l'origine, il n'y avait qu'une façade aveugle de 800 m², située à l'angle du 49 quai Saint-Vincent et du 2 rue de la Martinière. Sur une initiative municipale, la Cité de la Création a représenté 25 personnages historiques (de l'empereur romain Claude aux frères Lumières) et 6 contemporains, de face et sur le côté. De nombreuses autres fresques parsèment la métropole rhodanienne, en particulier les 25 murs peints du musée urbain Tony Garnier.

DÉCRYPTAGE DE 3 GRANDES SCÈNES

 

Ce rituel de 5mn permet de brûler les graisses 2 fois + vite (faites ceci tous les soirs)

Sponsorisé par NutriSolution

1. Antoine de Saint-Exupéry en tenue d'aviateur donne la main à sa création la plus fameuse, le Petit Prince juché sur sa planète. Il côtoie Laurent Mourguet, marionnette à la main, créateur du personnage et du théâtre de Guignol. Juste en-dessous, Auguste et Louis Lumière utilisent leur cinématographe.

2. Bernard Pivot, natif de la ville, a marqué le paysage audiovisuel national. Il préside l'Académie Goncourt depuis 2014. Il se tient dans un angle, à l'entrée d'une librairie partenaire de la fresque. En vitrine figurent de nombreux ouvrages dont les sujets ou les auteurs sont liés à la ville.

3. Paul Bocuse, récemment disparu, se tient sur le seuil du « Pot beaujolais ». Le pape de la cuisine lyonnaise et même française accueille dans son établissement l'écrivain Frédéric Dard, père de San Antonio. Sur la gauche, on reconnait l'Abbé Pierre et le footballeur Bernard Lacombe.

A vous de reconnaître tous les autres personnages !

El montacargas de Frédéric Dard,

$
0
0

Je ne suis pas l'auteur de cet article, il se trouve ICI :http://www.elreceptor.com/2019/03/libros-que-llegan-oates-versos-con-faldas-dard-y-mas/
et sa traduction est celle de Google 

– El montacargas de Frédéric Dard, ed. Siruela

Una pequeña joya del género negro comprendido como un todo, más allá del existencialismo de la postguerra y de la resolución de casos, con un estilo plenamente europeo y un uso del género que da para debate, la reivindicación de Dard a partir de su propio texto es tan inmediata como justificada.

Le monte-charge de Frédéric Dard , éd. Siruela

Un petit bijou du genre noir compris dans son ensemble, au-delà de l'existentialisme de l'après-guerre et de la résolution des cas, avec un style pleinement européen et une utilisation du genre qui donne à débat, l'exigence de Dard de son propre texte C'est aussi immédiat que cela est justifié.

Twitter du 01.04.2019

$
0
0
  1. « hier soir j'ai relu tous mes San-Antonio » juste en regardant un documentaire sur Pigalle, mais quel est le rapport ?

     

  2. Expression populaire, Le Vieux Bohan tabac belge fit l'objet de contrebande vers la France où le tabac était lourdement taxé au xixe siècle. Utilisé une seule fois chez San-Antonio dans La vie privée de Walter Klozett 1975 « Fume, c'est du Belge ! »

     

  3. L'humiliation est de constater qu'on ne connait qu'une seule personne qui possède des livres, et d'associer San-Antonio au misérabilisme...

     

  4. « San-Antonio n'est pas une lecture méprisable »

     é,

  5. Il « avait demandéà son instituteur de lui prêter des livres après son certificat d'études. Il lui avait passé avec mépris qq San Antonio.»

     ,

  6. Le monte-charge roman de Frédéric Dard 1961, traduit en espagnol en 2019

     

  7. Je suis curieux d'apprendre d'où vient cette "citation ", vous avez des sources précises ?

    San-Antonio dans Al Capote 1992 
    «— Ton éternel optimisme...
    — L’optimisme est aussi vital que l’oxygène. Si tu ne fabriques pas celui dont tu as besoin, personne ne t’en cédera car tout le monde en manque. »

     

  8. Signé San-Antonio dans Les Con 1973 « Si tous les cons volaient, il ferait nuit »

     

Vu dans la presse Le Point L'écrivain public Dan Fesperman

$
0
0

https://www.lepoint.fr/partenaires/l-ecrivain-public-un-roman-policier-qui-rend-hommage-au-new-york-des-annees-40-02-04-2019-2305213_3662.php

[...]    Woodrow Cain apporte un vent de fraîcheur. Intelligent et cultivé, ce héros séduit par son côté maladroit ainsi que par son rapport difficile avec les femmes et son ex-campagne. L'enquêteur, qui doit gérer l'éducation de sa fille en parallèle de son travail, se pose à contre-courant d'un San Antonio ou d'un Sam Spade. Loin d'être alcoolique ou désabusé, l'inspecteur Cain a clairement sa place dans le panthéon des détectives des films noirs et des polars. On adorerait le retrouver avec Danziger, mais une suite n'est malheureusement pas au goût du jour.   [...]  

 

Roland Lesaffre Le tueur à gages téléfilm 1964

$
0
0

http://etsinexonmetaitconte.fr/category/connaissance/

 

Filmographie de Roland Lesaffre :

[...]

1961 – LES MENTEURS, d’Edmond-T. Grévllle, avec Dawn Adams, Jean Servais, Francis Blanche, Roland Lesaffre, Claude Brasseur et Anne-Marie Coffinet.

[...]

1962 – L’ACCIDENT, d’Edmond -T. Gréville, avec Roland Lesaffre, Magali Noêl, Georges Rivière, Danick Patisson.

[...]

1964 – LE TUEUR A GAGES, Téléfilm de Rene Lucot et Frederic Dard, avec Roland Lesaffre, Eddie Constantine, Philippe Clay.

[...]

Viewing all 2077 articles
Browse latest View live